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King's Cross
 

Quelques articles que nous avions écrit pour le Journal Calédonien (Nouméa)

 

" King's Cross, Q.G. des calédoniens à Sidney

« King’s Cross », avec ses 100.000 êtres humains ramassés sur une colline d’un peu plus d’un kilomètre carré, au beau milieu de Sydney, est le point de la ville où la densité de la population est la plus élevée. De nuit comme de jour, on y trouve des gens qui vont et viennent, font la queue dans les magasins, s’assoient aux terrasses de café du Village Centre, ou flânent, tout simplement… Mais sur un rythme beaucoup plus lent que dans la « city », et dans une atmosphère beaucoup plus détendue et cosmopolite… C’est dans ce quartier que l’on trouve les étrangers et les touristes de passage, amateurs d’« exotisme ». C’est dans ce quartier que l’on trouve les Calédoniens, touristes plus ou moins « permanents », qui, avec les autres Français du pays, constituent une partie importante de la « faune » du « Cross ».

Il est bien rare qu’en se promenant le long de « Darlinghurst Road », on n’entende une expression ou un accent typiquement calédoniens ; il est bien rare qu’en passant devant le « Chat Noir » ou le « Savoy Hotel », on ne rencontre une tête connue de Nouméa… Mais c’est surtout sur la place du « Village Centre » que les rencontres ont lieu, parmi les beatniks locaux et les passionnés de courses de chevaux ou de chiens qui s’agglutinent aux alentours du « TAB » (le PMU australien), serrés autour d’un transistor criard. Beaucoup de jeunes Calédoniens y prennent un milk-shake (bien meilleur que ceux de Nouméa, assurent-ils, car ici, ils sont faits avec du vrai lait !) en écoutant les mélodies d’amour d’Edith Piaf ou d’autres chansons françaises au juke-box du café « La Fontaine », ou en contant fleurette à quelques jeunes Australiennes pour qui la Calédonie est « quelque part tout près de Tahiti », lorsque ce n’est pas avec leur souriante compatriote employée chez « Mario », le spécialiste des glaces au peppermint

Une petite société dans la société, avec ses habitudes (après-midi à la plage de Bondi, soirée à la « Villa »…), ses problèmes (retourner ou ne pas retourner à Nouméa ? Trouver un travail bien payé ou accepter n’importe quoi pour rester encore quelques semaines ?), ses goûts saugrenus (aux yeux des agents qui surveillent de très près cette petite place), tel se baigner dans la fontaine ou mettre le feu, sur une table de la terrasse inférieure, à quelques gobelets en carton avant de se sauver à toutes jambes…

DES PERSONNALITES…

Une petite société très jeune parmi laquelle on aperçoit de temps en temps un compatriote bien « installé » : tel que Jean-Pierre Paolasso, dont l’« Atelier » est déjà bien installé pas très loin de là, dans Paddington : « Nous n’avons pas encore les permissions », nous déclare Gisèle Jamet qui expose ses portraits de Mélanésiens au pied des riches étoffes de Jean-Pierre.
« Nous n’avons pas le droit de refaire l’intérieur de la boutique pour le moment. Nous avons simplement dégagé cette vieille cheminée qui disparaissait derrière des couches de plâtre et refait le plafond. » Sous ce plafond aux motifs de pétroglyphes, les tissus de Jean-Pierre se reposent des diverses expositions fort appréciées et attendent l’ouverture officielle…

D’autres personnalités calédoniennes apparaissent de temps en temps : Serge Ivanovitch, directeur de
l’«Ecole de Danse Classique » qui, depuis un mois, effectue un stage professionnel à l’« Academy Australian of Ballet » et fait de la publicité pour la Calédonie ! Lorraine Norton, la directrice d’une des meilleures écoles de Sydney, n’a-t-elle pas déclaré : « Quand nous avions des élèves qui partaient en vacances à Nouméa, nous ne pouvions leur donner aucune adresse. Maintenant, nous saurons où les envoyer en Calédonie. »

« C’est assez difficile de comprendre les cours, nous apprend Serge, car les figures n’ont pas les mêmes noms. Ce ne sont pas des traductions littérales… Alors, on est obligé de regarder tout le temps ce que les autres font. »

D’autres encore… Une jeune femme peintre dont les toiles se vendent dans plusieurs galeries de Sydney et seront bientôt sur le tréteau vert posé au milieu de la place, où un autre habitant de Calédonie expose quelques-uns de ces dessins auprès des œuvres de John Hussey, un peintre anglais, et de Didier, un lino-graveur allemand.

Comment vivent-ils dans ce Cross où ils donnent, en grande partie, ce « parfum curieux, excitant, capiteux, ce mélange de Montmartre, Chelsea, Greenwich Village, Port Said transplantés dans l’hémisphère sud. » (K. Slessor) ? "

 

L'un des "centres" hippies à la "grande époque" : surtout pour sa Bibliothèque... et les Méditants qui occupaient la pelouse près de la Fontaine El Alamein.

king's cross


De belles images et interviews de cette époque sur :

http://www.youtube.com/watch?v=_3EbZFy4XJM


et sur :